Jean Luce (1772-1866) est issu d’une famille installée à Marseille depuis la fin du 17e siècle. Il va fonder au début du 19e siècle une entreprise de négoce spécialisée dans le commerce des grains. L’entreprise va s’enrichir très rapidement en important du blé de Russie au moment de la disette de 1816. Jean Luce sera président du tribunal de commerce en 1823 et membre fondateur de la Caisse d’épargne des Bouches-du-Rhône. Il va ouvrir des comptoirs à Rabat et Casablanca et sera très favorable à la conquête d’Alger qui se produira dès 1830. En 1834, la chambre de commerce considère la maison Jean Luce comme celle « qui a les intérêts les plus étendus à Alger, qui a le plus contribué à donner l’impulsion à la naissante colonie [1] ».
Lazare Luce (1797-1866) est le fils aîné de Jean. Associé à ses frères Hippolyte et Léonce, il élargit l’activité de l’entreprise vers de nouveaux secteurs économiques : mines, chemins de fer, marine à vapeur, chantiers navals (La Ciotat), fonderies, etc. Il va également investir dans les mines en Algérie : Gar-Rouban (aujourd’hui Rahr Roubane) et Maaziz à la frontière du Maroc ainsi que Kef-Oum-Théboul (Oum Teboul) près du port de La Calle (El Kala) à la frontière de la Tunisie.
Le minerai de plomb extrait est acheminé par bateau vers Marseille.
Lazare Luce élu conseiller général en 1836, assume la présidence de la chambre de commerce en 1845, ainsi que celle de l’association marseillaise de libreéchange en 1846. Il deviendra membre du comité de la Compagnie chrétienne pour la civilisation de l’Afrique, et il eut aussi l’espoir, vain, de donner le nom de Luceville à une ville d’Algérie.