Ferdinand de Lesseps (1805-1894) est né dans une famille de diplomates. En 1828, il est vice-consul auxiliaire à Tunis, où son père est consul-général. En 1830, il est envoyé en mission en Algérie auprès du général Cluzel, commandant en chef de l’armée de conquête. En 1832 il est nommé vice-consul à Alexandrie puis consul général en 1833 jusqu’en 1837. Il découvre les projets de percement de l’isthme de Suez, et rencontreMehemet Ali, vice-roi d’Égypte auquel succède son fils Saïd Pacha en 1854. Saïd Pacha rappelle de Lesseps, l’autorise à mettre en œuvre le projet de percement du canal et lui accorde la concession du terrain pour 99 ans. Soutenu par Napoléon III, il lève les fonds nécessaires en créant une société anonyme par actions, la Compagnie universelle du canal maritime de Suez.
Il engage les travaux en 1859, ils dureront dix ans. Entre 1859 et 1862, on estime que sur les 400 000 paysans égyptiens, main-d’œuvre gratuite mobilisée sous le système de la corvée, plusieurs dizaines de milliers sont morts (120 000 selon le président égyptien, Gamal Abdel Nasser). L’inauguration a lieu le 17 novembre 1869. Au départ les capitaux sont majoritairement apportés par des petits porteurs français et les 44 % manquants sont financés par le vice-roi d’Égypte. Dès 1875, cependant, l’Égypte, en banqueroute, doit céder ses parts. C’est l’Angleterre, devenue la première utilisatrice du canal, qui les rachète. La Compagnie du canal de Suez devient, de fait, une entreprise franco-britannique. Ce n’est qu’en 1956, que l’Égypte retrouvera sa souveraineté sur le canal de Suez grâce à sa nationalisation par Nasser le 29 octobre, ce qui sert de prétexte à l’intervention des forces anglaises, françaises et israéliennes contre l’Égypte