Ici se trouvait une « campagne » propriété de Gaétan Picon (1809-1821). Né dans la région de Gênes, il arrive avec sa famille en 1815. Il devient apprenti dans diverses distilleries de la région puis s’engage dans l’armée en Algérie, en garnison à Skikda (alors Philippeville). Pour lutter contre les fièvres du paludisme, il utilise puis modifie une vieille recette de son enfance en faisant macérer dans l’alcool des écorces d’orange, de quinquina et de la gentiane. Sa potion a tellement de succès que l’armée lui demande d’augmenter sa production. Il finit par créer une usine à Skikda en 1932 puis à Annaba (Bône) et Alger. Il commercialise son produit adopté par les colons sous le nom d’Amer africain. Il remporte en 1862 une médaille à l’Exposition universelle de Londres. L’Amer africain devient l’Amer Picon lorsqu’il l’exporte en France et installe une usine importante à Marseille, boulevard National [u 1er arr.]. Les oranges débarrassées de leurs écorces sont pendant près d’un siècle, vendues sur les marchés de la ville sous le nom de Picon. En 1906, le pavillon de l’Amer Picon remporte un grand succès à l’Exposition coloniale.