Jules Ferry (1832-1893). Maire républicain de Paris, fuit la Commune (1871). Ministre de l’instruction publique et président du Conseil, il est célèbre pour sa loi rendant l’instruction obligatoire et instituant une école laïque et gratuite. La loi de 1882 institue l’obligation d’utiliser la seule langue française, interdisantà l’école l’usage des langues régionales. Président du conseil (1880-1881 et 1883-1885), il est l’un des artisans de l’expansion coloniale : protectorat français sur la Tunisie (1881), conquête du Congo en soutenant
« l’explorateur » Savorgnan de Brazza. Il obtient de l’Assemblée nationale les crédits pour la conquête du Tonkin. Il est d’ailleurs surnommé « Ferry-Tonkin ». Dans un discours prononcé le 28 juillet 1885, il justifie la colonisation en ces termes :
Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. […] Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. […] Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l’histoire des siècles précédents, et certainement quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l’esclavage dans l’Amérique centrale, ils n’accomplissaient pas leur devoir d’hommes de race supérieure. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation [1]