Charles de Foucauld (1858-1916), officier de cavalerie de l’armée française, il est devenu explorateur et géographe, puis religieux de l’ordre cistercien de la Stricte Observance puis ermite et linguiste. Il a été béatifié le 13 novembre 2005 par le pape Benoît XVI.
À sa sortie de l’école militaire de Saint-Cyr, il rejoint l’École de cavalerie de Saumur. Il est envoyé à Sétif, en Algérie, avec son régiment. Il se bat en Tunisie, contre la tribu des Kroumirset et en Algérie, dans le Sud-Oranais, contre l’insurrection dirigée par le cheikh Bouamama.
À 23 ans, il décide de démissionner afin d’explorer le Maroc en se faisant passer pour un rabbin. Pendant douze mois, il rédige ses carnets, l’édition sera médaillée par la Société de géographie de Paris [1]. Ordonné prêtre à Viviers en 1901, il décide de s’installer dans le Sahara algérien à Béni-Abbès. Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld est assassiné à la porte de son ermitage.
Selon son biographe, le père Gorée, il a, en 1912, élaboré un plan de réorganisation de l’espace saharien avec un objectif clairement défini :
Du mieux qu’il peut, il montre aux populations primitives du Sahara le rôle bienfaisant de la France et se sert de son influence auprès des officiers sahariens pour leur donner les meilleurs conseils dans leur rôle d’administrateur […]. Sans répit, il exposera, avec preuves à l’appui, que si l’on veut parvenir à une administration logique et efficace des territoires sahariens, il est de toute première nécessité que ceux-ci soient profondément remaniés, et ce dans le plus bref délai : si l’on se refuse à envisager une telle réorganisation, il est à craindre qu’à la suite d’événements intérieurs et extérieurs imprévisibles, mais fort possibles en tout cas, tout le bénéfice de l’action entreprise depuis 1901 ne croule en un temps record [2]
Le prêtre définit les limites géographiques de chaque territoire en désignant un chef-lieu et l’équipe administrative chargée de le gérer [3]
Elles disparaîtront en 1962 lors de l’indépendance algérienne. Si la conquête du Sahara fut globalement rythmée par des accords internationaux de partage de l’Afrique, la réorganisation de l’espace saharien est sujette aux stratégies de la colonisation, ponctuées par les turbulences politiques qu’elle génère [4].
La politique coloniale s’est édifiée sur le Plan d’organisation du Sahara rédigé en 1912 par Charles de Foucauld, moine-ermite en Ahaggar (Algérie). Ce plan, qui repose sur une analyse de politique régionale (Sahara central et zone Sahara-Sahel), a contribué à la conception d’un territoire touareg et à l’organisation militaro-administrative du Sahara central qui fut porteuse de la création d’un Sahara français.