Charles-Marie Livon (1850-1911) est un médecin qui a joué un rôle important dans le développement des établissements hospitalo-universitaires de la ville, il a créé le premier Institut Pasteur hors Paris. Ce boulevard qui relie le Vieux-Port et le quartier des Catalans abrite le fort Saint-Nicolas. Le fort Saint-Nicolas a été édifié de 1660 à 1664 par le chevalier de Clerville sur ordre de Louis XIV afin de mater l’esprit d’indépendance de la ville de Marseille. La « citadelle de Marseille » a essentiellement pour objectif de contrôler la ville. Rapidement d’ailleurs, il est utilisé comme prison. En 1939, on y enferme celles et ceux qui sont suspecté·es de « défaitisme ». Jean Zay, député socialiste et ancien ministre de l’Éducation nationale y a également été détenu entre 1940 et 1942, à la suite de sa condamnation pour « désertion » par le régime de Vichy dans l’attente de sa déportation vers le bagne en Guyane. Transféré dans la prison de Riom, il est assassiné par la milice. Y seront également détenus des députés communistes déportés vers l’Algérie, dont Jean Cristofol, futur maire de Marseille. De nombreux résistants y sont également incarcérés et jugés par le gouvernement de Vichy. Habib Bourguiba et Hédi Nouira, leaders nationalistes tunisiens, fondateurs du néo-Destour, y furent également emprisonnés dans la même période, ainsi que d’autres militants tunisiens anticolonialistes.
En 1942, le fort est occupé par l’armée allemande jusqu’à la libération de la ville. Il restera encore quelques temps le siège du bureau d’engagement de la Légion étrangère et du tribunal des forces armées jusqu’en 1966. À ce titre y seront jugés nombre de déserteurs et insoumis notamment pendant la guerre d’Algérie.