Lors de la manifestation du 8 mars 2022 des féministes anticolonialistes, issues ou non de l’immigration coloniales et postcoloniales ou descendantes des victimes de l’esclavage et de la traite négrière, ont organisé une manifestation qui a commencé au vieux port pour se terminer sur la plaine.
Nous étions nombreuses dans ce cortège qui a accepté de s’arrêter en bas des escaliers de la gare St Charles pour une action devant ces deux monuments.
Des féministes ont pris la parole pour expliquer leurs revendications, elles lancent un appel pour l’enlèvement ou la destruction de ces statues.
Cette action a été décidée pour protester contre la vision colonialiste et raciste des femmes dans l’empire colonial français. Ces sculptures représentent deux femmes qui se font face, presque nues, bracelets aux bras et aux chevilles, allongées sur une banquette comme des offrandes pour les soldats et les colons…
Aujourd’hui on dénonce les violences et les mesures sécuritaires, islamophobes et racistes de l’Etat qui nous renvoie à la période coloniale.
Ces dernières décennies différentes lois sur l’interdiction du port du voile dans l’espace public ont entrainé l’exclusion de collégiennes et des lycéennes pour « préserver » la laïcité. On interdit aux femmes voilés d’accompagner les enfants lors des sorties scolaires. Une nouvelle loi va empêcher des jeunes femmes de porter le voile lors des compétitions sportives. Ce contrôle des corps des femmes nous renvoie à la période coloniale.
Une campagne va être menée pour exiger l’enlèvement ou la démolition officielle de ces statues de l’espace public cent ans après l’exposition coloniale de Marseille.
Zohra Boukenouche
Ci-dessous l’appel distribué lors de la manifestation.