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BD

MADELEINE, RESISTANTE - TOME 3 - LES NOUILLES A LA TOMATE

RIFFAUD MADELEINE

23.5 € - DUPUIS - 23 août 2024 -

Description :

1944. Madeleine – résistante, nom de code « Rainer » – est arrêtée après avoir abattu un officier nazi. Un crime « terroriste », qui la condamne aux terribles interrogatoires des Brigades spéciales, la police de Vichy. Et plus particulièrement à ceux du commissaire Fernand David – « David les Mains Rouges », traqueur d’« ennemis intérieurs » tels que les FTP-MOI du groupe Manouchian. Un préambule aux interrogatoires nazis, puis au terrifiant quotidien de la prison de Fresnes, avec pour seule échappatoire la perspective d’être fusillée... Torturée, encore et encore, Madeleine va-t-elle tenir, alors qu’à Paris bruissent des rumeurs sur la Libération ?

« Madeleine, résistante », ou l’authentique destin de Madeleine Riffaud, qui revient cette fois avec une précision implacable sur les tortures qu’elle a endurées dans les geôles vichystes et nazies, avec au bout de supplice, enfin : la victoire.

Mettre en scène la torture sans volonté de choquer mais aussi sans l’amoindrir. Voici le défi relevé avec un brio, de manière poignante, par Morvan et Bertail avec ce troisième tome.

Notes Biographiques :

Madeleine Riffaud est encore mineure quand elle arrive à Paris et rejoint un réseau de résistants étudiants. En 1944, elle rejoint la lutte armée et obéit aux ordres : on prépare des débarquements, il est nécessaire d’intensifier les actions contre l’occupant. Capturée, torturée, plusieurs fois condamnée à mort, elle sera de retour à temps pour se battre aux côtés de ses hommes et libérer la capitale. Après la Libération, elle rencontre Vercors, Pablo Picasso, qui dessinera son portrait, et surtout, Paul Éluard avec qui elle nouera une formidable amitié. Impressionné par son talent littéraire, il l’encourage à écrire. Elle publie des recueils de poèmes et enchaîne les collaborations avec plusieurs journaux. Poétesse, elle l’était déjà et le sera toujours. La voilà en passe de devenir journaliste. Sa rencontre avec Hô Chi Minh et un premier départ pour Hanoï détermineront son avenir de reporter de guerre. Dénoncer le colonialisme, chercher l’esprit de résistance dans les maquis du monde entier, raconter leur lutte pour la liberté : elle couvrira notamment la guerre d’Algérie (où elle sera victime d’un attentat organisé par l’OAS) et la guerre du Vietnam dans les maquis Vietcong, sous les bombes américaines. De retour à Paris dans les années 70, elle choisit de travailler incognito comme fille de salle dans un hôpital. Elle partage alors le quotidien des infirmières, des aides-soignantes, des agents d’entretien. Dans son best-seller, "Les Linges de la Nuit", elle raconte les dangers qui guettent l’hôpital public et leurs conditions de travail révoltantes. Puisque leur voix est trop petite pour être entendue, elle leur prête la sienne et sa plume. Né à Reims en novembre 1969, Jean-David Morvan va très vite consacrer un véritable culte à la littérature de science-fiction. Dans son souci d’évoquer des univers futuristes et innovants, il s’inscrit à l’école Saint-Luc de Bruxelles en 1989, puis à l’académie des Beaux-Arts dans l’espoir d’acquérir une formation de dessinateur. C’est toutefois dans le scénario qu’il trouvera sa voie en multipliant les collaborations avec de jeunes et parfois éphémères illustrateurs. Son premier album sera "Reflets perdus" ("Diable à quatre") en 1993, illustré par Sylvain Savoia, aux modestes éditions Zenda. En 1994, il publie "Horde" avec J.J. Whamo, toujours chez Zenda, et commence surtout, avec Sylvain Savoia et Philippe Buchet, la série Nomad, dont cinq albums s’échelonneront chez Glénat jusqu’en 2000 ("Mémoire vive", "Gai Jin", "Mémoires mortes", "Tiourma", "Mémoire cachée").. Il va désormais alterner les one-shots et les productions plus ambitieuses. Dans la première catégorie, on peut ranger "Les Préhistos... tôt ou tard" (avec Ketchup chez Art Scénic en 1997), les deux volumes de "Bunker Baby Doll" avec F. Jarzaguet chez Zenda en 1997 et 1998 ("Coka", puis "Le Serment d’Hypocrite"), "La Quête des réponses" (avec Phlippe Buchet chez Delcourt en 1998), "Tutti Frutti" pour Trantkat chez Delcourt en 1999, "A l’eau !" avec G. Matouba aux éditions le Cycliste en 2000, "La Mandiguerre" pour S. Tamiazzo chez Delcourt en 2001, "Lord Clancharlie" avec Delestret, etc. Ses principales séries en font un des scénaristes les plus prolifiques de ce début de troisième millénaire : "Troll" pour O.G. Boiscommun à partir de 1996 chez Delcourt (scénarios écrits en collaboration avec Sfar), "Sir Pyle" pour Munuera aux éditions Soleil depuis 1999, l’adaptation pour Li-An du "Cycle de Tschaï" de l’écrivain américain Jack Vance (chez Delcourt depuis 2000), "Zorn et Dirna" pour B. Bessadi et V. Trannoy aux éditions Soleil depuis 2000, "Sept secondes" pour G. Paret chez Delcourt, "Nävis" avec Munuera chez Delcourt en 2004. Son registre mêle habilement SF classique, héroïc fantasy débridé, personnages surprenants et dotés de pouvoirs fantastiques, rythme intense des péripéties successives et humour déjanté. C’est chez Delcourt avec Philippe Buchet, son complice de la première heure, qu’il décroche le grand succès en lançant dès 1998 le space-opera "Sillage" qui s’inscrit parmi les plus belles réussites du genre au niveau de la BD. Avec sa sensibilité à la fois futuriste et humoristique, il se révèle ainsi le scénariste rêvé pour prendre les rênes de la destinée de "Spirou" et moderniser le toujours fringant sexagénaire. "Paris-sous-Seine" témoigne du fait que, après une longue absence, l’ancien groom du Moustic-Hotel est entré de plein pied dans le XXIème siècle. Dominique Bertail est né en 1972 à Tours. Marqué tout à la fois par « Lucky Luke », « Blueberry » et « Akira », il étudie l’art contemporain aux Beaux-Arts de Rennes, travaille la sculpture et la peinture à la Gray’s School of Art d’Aberdeen (Écosse) avant d’intégrer l’atelier Bande dessinée aux Beaux-Arts d’Angoulême. L’étudiant y rencontre l’enseignant et auteur Thierry Smolderen, avec qui il lance (en 1999) le premier site français de création et d’Histoire de la Bande dessinée : Coconino-world.com.
Le duo signe parallèlement « L’Enfer des Pelgram », aux Éditions Delcourt, entre 1998 et 2000. Bertail y développe un style réaliste saisissant, porté par des couleurs audacieuses. Il publie ensuite, en 2004 et 2006, « Shandy, un anglais dans l’Empire », diptyque napoléonien écrit par Matz, scénariste de la série « Le tueur ».
Retrouvant Smolderen, Bertail démarre en 2008 chez Dargaud « Ghost money », redoutable polar d’anticipation géopolitique. Son dessin précis et esthétique fait l’unanimité, donnant élégance au design de l’environnement futuriste de la série, crédit aux guerres de barbouzes qui l’émaillent et émotion à la dramatique histoire d’amour vécue par son héroïne Chamza. « Ghost money » s’achève en 2016 avec son tome 5, « Le Black Cloud », conclusion parfaite pour une oeuvre célébrée tant pour son intelligence graphique que scénaristique.
Entre deux Ghost money, Bertail rejoint en 2014 les Éditions Dupuis avec Omaha Beach, 6 juin 1944 (Avec Morvan et Tréfouël), inaugurant la collection Aire libre / Magnum photos, où se racontent en dessin les clichés mythiques de la célèbre agence. Bertail réalise ensuite le premier tome de la série pulp SF « Infinity 8 », rejoignant une super team composée de Trondheim, Vatine, Zep, Vehlmann, Boulet ou encore Guibert... L’album Romances et macchabées sort en 2017 chez Rue de Sèvres, complété par une série de comics.
Bertail retrouve Zep chez le même éditeur, en 2019, avec le one shot Paris 2119, très troublant récit d’amour et d’anticipation sur fond de dérive technologique et de mensonge d’état. À l’aise sur tous les tempos, Bertail signe ensuite chez Fluide glacial les deux tomes du réjouissant Mondo Reverso, western scénarisé par Arnaud Le Gouëfflec ?où les as de la gâchette sont des femmes et les potiches de saloon des barbus à frou-frou. Bertail fait également une apparition en 2019 dans L’atelier Mastodonte, collectif de stars de la BD faisant les riches heures du Journal Spirou.
En complément de ses activités dans la bande dessinée, Dominique Bertail utilise sa large gamme de talents dans l’illustration (Fluide Glacial, Bayard Presse) mais aussi dans le storyboard, par exemple pour la série Freefonix de Jérôme France et Pierre-Alain Chartier. Bertail est également demandé par le cinéma, puisqu’on le retrouve au storyboard du film Qui a tué Pamela Rose (2003), avec le réalisateur Eric Lartigau.
En 2020, Dominique Bertail retrouve la collection Aire libre et Jean-David Morvan pour une biographie au long cours de la résistante Madeleine Riffaud, réalisée en collaboration avec cette dernière. Le premier tome de cette trilogie-événement - « Madeleine, résistante » -sortira d’abord sous la forme de 3 cahiers souples à tirage limité. L’occasion de découvrir, porté par un dessin splendide de précision, le destin hors-normes d’une résistante ayant assisté à la libération de Paris.
Mêlant ambitions esthétiques et graphiques dans un dessin faisant l’unanimité par sa subtile pertinence, Dominique Bertail est le dessinateur de la série « Ghost money », remarquable polar d’anticipation géopolitique scénarisé par Thierry Smolderen. Une réussite qui ne doit pas faire oublier le reste du travail de Bertail, comme Omaha Beach, 6 juin 1944 mais aussi son nouveau projet, « Madeleine, résistante », biographie de Madeleine Riffaud, femme et combattante hors-normes. Deux projets scénarisés par Jean-David Morvan et publiés dans la prestigieuse collection Aire libre des Éditions Dupuis.

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