L’École d’application du service de santé des troupes coloniales est créée par décret du 3 octobre 1905 [1] mais ce n’est qu’en 1906 qu’est nommé son premier directeur, Albert Clarac, l’année de la première exposition coloniale.
Albert Clarac émerveillé écrit : « En ce moment se déroule à Marseille une magnifique exposition coloniale, la première, je crois, qui se soit faite en France. Elle est parfaitement réussie en tous points : on y vient de toute la France et même de l’étranger. » Pour la première promotion, 24 élèves seront affectés dans un poste militaire en « Afrique noire », cinq en Guyane, un aux Antilles, sept à Madagascar, un aux Comores et cinq en Indochine.
Pour assurer sa domination, la France coloniale n’avait pas uniquement à sa disposition l’invasion et la répression militaire, elle utilisa aussi une pénétration plus sournoise, plus « pacifique », notamment grâce aux médecins et personnels sanitaires militaires. Lyautey au Maroc et Gallieni à Madagascar surent parfaitement utiliser tour à tour et parfois en même temps ces deux armes [2].
L’école change plusieurs fois de nom, devient l’Institut de médecine tropicale du service de santé des armées en 1975, est dissoute en 2013. Les allées du jardin du Pharo portent le nom de médecins militaires ayant servi dans les troupes coloniales.