Henry Dunant (1828-1910), homme d’affaires suisse, est aussi considéré comme le fondateur du mouvement de la Croix-Rouge internationale en 1863. En 1901, à la création des prix Nobel, il obtint celui de la Paix. Il travaille pour la Compagnie genevoise des colonies suisses [1] à qui Napoléon III concède 20 000 hectares dans la région de Sétif avec la possibilité d’y implanter dix villages. En 1853, Dunant visite l’Algérie et la Tunisie. Il publie en 1858, Notice sur la régence de Tunis [2] ce qui lui permet d’être admis dans différentes sociétés scientifiques. À la recherche de colons, il passe des annonces dans Le Journal de Genève. Annonces dans lesquelles, il promet de leur fournir la force de travail nécessaire à bon marché, la main-d’œuvre indigène. De 1856 à 1858, il crée deux sociétés, la Société coloniale puis la Société financière et industrielle des moulins de Mons-Djemila à Saint-Arnaud (El Eulma, aujourd’hui). En 1867, deux faillites entraînent sa ruine personnelle : le Crédit genevois dont il est administrateur connaît la banqueroute. Sa société financière et industrielle va suivre le même chemin. La même année, il tente aussitôt de rebondir en montant un projet de rénovation de l’aqueduc de Jérusalem. Ce projet fait partie d’un plan plus vaste : la colonisation de la Palestine avec la création d’un État juif. Il propose à Napoléon III, la création d’une Société internationale universelle pour la rénovation de l’Orient qui aurait pour but :

1) De favoriser le développement de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et des travaux publics en Orient, particulièrement en Palestine ; 2) De recevoir du gouvernement turc des privilèges et des monopoles importants […] ; 3) D’obtenir du sultan la concession et l’abandon graduel des terres de la Palestine […] ; 4) De faire coloniser internationalement les plus fertiles vallées de la Terre sainte [3].