Jean-Baptiste-Adolphe Charras (1810-1865) est nommé capitaine en 1838, il est écarté de son poste à la Manufacture d’armes de Saint-Étienne en raison de ses opinions républicaines et envoyé en Algérie.
Charras est devenu en peu de temps un « Africain » brillant au combat et apparemment sans états d’âme sur le processus de conquête et de colonisation. Il peut donc être compté au nombre des officiers coloniaux qui ont brillé dans la première génération des Bureaux arabes, et qui ont perfectionné leur métier en Algérie sans oublier l’art militaire [1].
Chargé tout d’abord du commandement de Cherchell, il est ensuite nommé directeur des affaires arabes à Mascara. Officier d’ordonnance du général Lamoricière, il participe en 1843 à plusieurs combats contre les troupes d’Abdelkader. Chef de bataillon dans la Légion étrangère, il mène une campagne d’hiver sur la frontière du Tell en 1845. En 1846, il obtient le commandement d’un bataillon d’infanterie légère [2], qu’il discipline et emploie l’année suivante à la construction de la ville de Saint-Denis-du-Sig, destinée à servir de centre à la colonisation de la région comprise entre Mascara et Oran. Bugeaud dira de lui : « Je voudrais que vous puissiez connaître comme moi l’ascendant qu’il a su prendre sur les Arabes, comme il leur fait servir notre cause, comme il les conduit au combat [3] »
Opposant à Napoléon III, très proche de Cavaignac sous-secrétaire d’État, il démissionne lors de l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte et s’exile en Suisse.