Accueil > Dossiers > Quartiers nord : empreintes coloniales
Dans le 15e comme dans les autres arrondissements des quartiers nord, les terres agricoles ont été remplacées par des activités industrielles et des zones d’habitat. C’est un territoire historiquement ouvrier qui, dès les années 1920, connaît plusieurs périodes de migrations. Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux bidonvilles sont apparus pour y accueillir en majorité des ouvriers et leurs familles originaires des colonies. Les cités les plus importantes de l’arrondissement ont été construites à partir des années 1960, comme la cité Consolat, Campagne Lévêque dans le quartier de Saint-Louis, la Castellane, la Viste, le parc Kallisté, la Solidarité, la cité de la Savine construite en 1973 à l’emplacement de la ferme Battalier.
L’histoire de la cité Bassens est singulière, c’est une cité d’urgence « provisoire » construite en 1963, à proximité d’une voie ferrée, d’une rocade et d’une zone industrielle. Les familles qui s’y installent viennent en grande partie des bidonvilles de Sainte-Marthe et de SaintBarthélémy. Une vie associative forte et dynamique s’y développe, de même qu’un réel engagement militant. Dans les années 1970 sont créés un centre social, un club des jeunes, un comité de locataires et un journal de quartier. C’est d’ailleurs dans ce quartier que le fonctionnement paternaliste de l’ATOM [1] sera remis en cause et lors de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, les marcheurs y feront une halte, ils iront aussi dans la cité des Flamants lieu où des jeunes ont été assassinés.
[1] ATOM : Aide aux travailleurs d’outre-mer.
Publié le 20 mai 2024 par Michel
Publié le 7 mai 2024 par Alain Castan