Librairie associative à Marseille
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Il n'est point ici question d'une condamnation morale convenue, mais d'une oeuvre de sociologie. L'essentiel, en effet, n'est pas l'objet de la croyance raciste - l'inégalité des êtres ou les particularités génétiques et morales -, mais la croyance elle-même, la volonté de distinguer son identité propre de celle d'autres groupes en fonction de signes distinctifs, individuels et collectifs. Le grand basculement s'opère au XVIIIe siècle: à une Nature ordonnée par Dieu selon une hiérarchie où chacun, depuis Aristote, trouve sa place dans une grande harmonie sociale, voire une division du travail, succède un univers désenchanté, mécaniste, où les principes de la biologie régissent désormais les êtres, donc leurs capacités supposées, leur subordination et leur exclusion possible. Depuis lors, la race n'apparaît pas comme un signe de nature biologique repérable dans les faits, mais plutôt comme une forme biologique d'exclusion sociale, utilisée comme signe, à seule fin de distinguer, discriminer, mettre à part. Les travaux des biologistes et généticiens sont salutaires, qui disent l'impossibilité de travailler avec une notion aussi indéfinissable que celle de race; il n'empêche. La race, dans le langage ordinaire, est une modalité de distinction. Peu importe qu'elle ne corresponde à aucun outil classificatoire réel; l'essentiel est que le terme permette l'acte: rejeter. A l'heure où les idéologies d'exclusion reprennent force, relire cette étude pionnière, qui a inspiré depuis toutes les grandes recherches sur le sujet, est un moment d'intelligence critique.
Quatrième de couverture
Il n'est point ici question d'une condamnation morale convenue, mais d'une œuvre de sociologie. L'essentiel, en effet, n'est pas l'objet de la croyance raciste - l'inégalité des êtres ou les particularités génétiques et morales -, mais la croyance elle-même, la volonté de distinguer son identité propre de celle d'autres groupes en fonction de signes distinctifs, individuels et collectifs. Le grand basculement s'opère au XVIIIe siècle: à une Nature ordonnée par Dieu selon une hiérarchie où chacun, depuis Aristote, trouve sa place dans une grande harmonie sociale, voire une division du travail, succède un univers désenchanté, mécaniste, où les principes de la biologie régissent désormais les êtres, donc leurs capacités supposées, leur subordination et leur exclusion possible. Depuis lors, la race n'apparaît pas comme un signe de nature biologique repérable dans les faits, mais plutôt comme une forme biologique d'exclusion sociale, utilisée comme signe, à seule fin de distinguer, discriminer, mettre à part.
Les travaux des biologistes et généticiens sont salutaires, qui disent l'impossibilité de travailler avec une notion aussi indéfinissable que celle de race; il n'empêche. La race, dans le langage ordinaire, est une modalité de distinction. Peu importe qu'elle ne corresponde à aucun outil classificatoire réel; l'essentiel est que le terme permette l'acte: rejeter.
À l'heure où les idéologies d'exclusion reprennent force, relire cette étude pionnière, qui a inspiré depuis toutes les grandes recherches sur le sujet, est un moment d'intelligence critique.
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