À vingt ans, on rêve de tout sur le fil de la vie. De tisser, de tracer. De tout, sauf de s’arrêter. Le 25 juin 2013, des policiers cherchent à interpeller des conducteurs de motocross près de la Cité de la Sablière, à Villemomble (93). Dans leur course-poursuite, ils font erreur sur la personne. Une erreur fatale, irrémédiable. Ils se ruent sur Makan Kébé, animateur jeunesse de 20 ans. Il est 20h30, et le jeune homme rentre du travail. Les fonctionnaires hurlent : "Arrête toi !". Le frappent, le plaquent au sol. Son frère aîné, Mohamed, voit la scène par la fenêtre de l’appartement de leur mère, au quatrième étage du bâtiment. Face à ce déchaînement de violence, il descend en trombe pour rejoindre son frère. La situation dégénère et Mohamed, seul et non-armé, se prend des coups et une balle de LBD-40 au visage. La mère de Mohamed et Makan, Fatouma, descend elle aussi pour tenter de calmer une situation devenue explosive. Entre-temps, faisant accourir des dizaines d’équipages de toute