Le libraire de la favela
Otavio, 8 ans, trouve un livre dans la décharge à côté du terrain de football de son quartier. Cet événement a changé sa vie : il ne quittera plus jamais les livres.
Otavio, 8 ans, trouve un livre dans la décharge à côté du terrain de football de son quartier. Cet événement a changé sa vie : il ne quittera plus jamais les livres.
Les premiers Fragments épars pour un anarchisme sans dogmes sont parus il y a sept ans. Les deux livres diffèrent l’un de l’autre : le premier recueillait des textes dispersés sur près d’un demi-siècle, les Nouveaux fragments ne contemplent que ceux écrits dans les cinq dernières années ; le premier ouvrage adoptait une présentation chronologique, le second est agencé thématiquement. Mais la volonté d’aiguiser la force critique de la pensée anarchiste et la conviction que sa vitalité l’autorise à se maintenir ouverte aux quatre vents sont communes aux deux livres.
« Le flic est arrivé et il a braqué son gros calibre sur ma tête. Il a dû hésiter : “Je le tue, maintenant ?” »
Erick Santiago Lopez, 22 ans, étudiant en deuxième année.
« La “démocratie directe” est une fausse bonne idée. Elle partage avec sa grande sœur la démocratie tout court le fétichisme de la forme. Elle pense que la manière d’organiser une discussion collective préexiste à la discussion elle-même, et que cette méthode est valable partout, en tout temps, et pour tous types de propos.
Ce classique de l’universitaire anglais Steven A. Smith (publié en 1983) s’intéresse à ces acteurs paradoxalement méconnus de la révolution russe – les ouvriers – à travers l’action des comités créés spontanément dans leurs usines, d’abord pour contrer le sabotage des patrons, puis pour contrôler la production. L’auteur décrit dans le détail, et sans parti pris, les conditions spécifiques du salariat russe, les avancées permises par la Révolution de février, mais aussi les difficultés de la période, le chômage massif, les déplacements d’entreprises, et le choix final opéré par les bolchéviques de subordonner les comités d’usine aux syndicats – entraînant leur disparition, et avec eux les espoirs mis par certains dans l’autogestion ouvrière.
Premier roman à déchirer le voile d’indifférence et d’omertà qui couvre le crime organisé du sud de l’Italie, Sandokan confirme le courage avec lequel Nanni Balestrini fait de la littérature un puissant instrument d’exploration de la réalité et de dénonciation. Deux ans avant le célèbre Gomorra de Roberto Saviano, ce roman de Balestrini met à jour les liens profonds entre la Camorra et les milieux politiques, entre l’économie souterraine et l’économie officielle et montre comment les ramifications internationales de la Camorra s’étendent de la gestion agricole à la drogue, du commerce des armes à celui des déchets. Un système gouverné uniquement par la logique du profit, dans des villages-bunkers meurtris par la violence quotidienne, les crimes impunis, la lutte sanglante entre bandes, que l’on découvre par le flux de paroles irrépressible et lucide qui jaillit de l’expérience vécue d’un jeune méridional ayant refusé toute accointance avec ces milieux.